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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/82

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CHAPITRE DCXCII.

L’Anacade.


Quelques princesses de la cour prirent plaisir à monter sur des ânes ; il y eut des courses, & l’animal têtu & capricieux renversa quelquefois sa précieuse charge. Des poëtes ne manquèrent pas de faire parler les ânes, & de les assimiler aux coursiers. Une nouvelle fantaisie fit tomber celle-là.

Ces métamorphoses subites sont toujours dans l’ordre de la frivolité nationale. Ainsi l’on voit aujourd’hui la chemise qui a succédé à l’anglaise qui avoit succédé à la lévite qui avoit succédé à la polonaise qu’avoit précédée la française.

Tout finit par des chansons, comme dit l’ancien proverbe ; car dès qu’une fantaisie ou qu’une mode a été l’objet d’une chanson, elle s’évapore, & il n’en reste aucune trace. Il