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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/102

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mais les Hamadryades (si elles sont chastes) n’eurent plus à rougir que dans cette fameuse allée. Mais on pouvoit la regarder comme la plus belle salle de bal qui fût en Europe. Elle fut détruite en peu d’heures.

Quand le public eut bien crié, & qu’il vit les arbres à bas, il se tut. Il paroît d’après le plan adopté par le prince, que les Parisiens dans quelques années y auront gagné (ce qui accusera leur précipitation ordinaire) que cet endroit réunira le brillant, le commode ; que métamorphosé au gré du propriétaire, il offrira pour les agrémens une promenade supérieure à la précédente.

Ô Parisiens, toujours ignares & fortement ennemis des moindres modifications, songez donc que votre ville nageroit dans un cloaque, sans la main qui a rompu vos maussades habitudes ! Laissez les puissans en monnoie modifier votre habitation. Qui l’a fait ce qu’elle est ? Eux seuls. Taisez-vous, plats bourgeois, & laissez les princes vous construire des monumens agréables. Voyez