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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/118

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chaussé le pavé. Le plancher & les solives sont imprégnés d’une poudre épaisse. Les araignées pendent mortes à leurs longues toiles blanchies, étouffées en l’air par le volcan éternel de la poudriere. N’entrez jamais dans cet antre infect ; mais regardez avec moi à travers une vitre cassée.

Voici un homme sous la capotte de toile cirée, peignoir bannal qui lui enveloppe tout le corps. On vient de mettre une centaine de papillotes à une tête qui n’avoit pas besoin d’être défigurée par toutes ces cornes hérissées. Un fer brûlant les applatit, & l’odeur des cheveux brûlés se fait sentir.

Tout à côté, voyez un visage barbouillé de l’écume du savon ; plus loin, un peigne à longues dents qui ne peut entrer dans une criniere épaisse. On la couvre bientôt de poudre, & voilà un accommodage.

Quatre garçons perruquiers, blêmes & blancs, dont on ne distingue plus les traits, prennent tour-à-tour le peigne, le rasoir & la houppe. Un apprentif chirurgien, dit major,