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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/119

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sorti de l’amphithéatre où il vient de plonger son bras dans des entrailles humaines, ou dont la main fétide sent encore l’onguent suspect, la promene sur tous ces visages qui sollicitent leur tour ; car le manant à Paris, pour aller à vêpres & à la Courtille, veut porter le dimanche tête frisée & saupoudrée.

Des tresseuses faisant rouler des paquets de cheveux entre leurs doigts & à travers des cardes ou peignes de fer, ont quelque chose de plus dégoûtant encore que les garçons perruquiers. Elles semblent pommadées sous leur linge jauni. Leurs juppes sont crasseuses comme leurs mains ; elles semblent avoir fait un divorce éternel avec la blanchisseuse, & les merlans eux-mêmes ne se soucient point de leurs faveurs.

La matinée de chaque dimanche suffit à peine aux gens qui viennent se faire plâtrer les cheveux. Le maître a besoin d’un renfort ; les rasoirs sont émoussés par le crin des barbes. Soixante livres d’amidon dans chaque boutique passent sur l’occiput des artisans du