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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/126

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à ses amies, ou du moins à ses connoissances.

La femme-de-chambre ne déroge pas, ainsi que le laquais, parce que la fille qui embrasse cet état paroît l’avoir préféré à la perte de sa vertu.

Elles composent le cinquieme de l’ordre domestique. Quand leurs maîtresses sont jeunes & belles, elles sont assez dédaignées, & il ne leur appartient pas d’être jolies. Mais à mesure que les femmes avancent en âge, la société d’une femme-de-chambre leur devient plus nécessaire. Les vieilles qui desirent toujours qu’on les trompe un peu, s’accommodent assez de leur langage flatteur, & l’habitude donnant du poids à la liaison, elle ne peut plus enfin se rompre.

Les femmes-de-chambre en général n’ont pas les vices inhérens aux laquais. Elles prennent les manieres des femmes qu’elles servent ; & quand elles se marient ensuite à de petits bourgeois, elles ont un air & un maintien qui en imposent à cette classe, & qui devant un œil peu exercé les feroit prendre véritablement pour avoir vu le monde.