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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/128

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d’un certain tems, copient admirablement leur maîtresse ; & quelques-unes qui sont bonnes, s’attendrissent réellement sur leur sort, parce qu’elles voient de près les tourmens que l’envie de briller & les caprices de l’imagination leur font subir chaque jour.

Si la maîtresse traite sa femme-de-chambre avec indifférence, la paix est entre les deux époux ; mais si une sorte d’amitié naît entre elles, & que la ligue s’établisse, le mari ne pourra jamais deviner d’où part la discorde qui trouble sa maison.

Les femmes-de-chambre ne parlent pas précisément comme les poëtes les font parler sur la scene ; mais elles agissent avec dextérité dans plusieurs occasions, & elles ont encore sur les caracteres une certaine influence que les valets ont perdue il y a long-tems.

Une femme de qualité dit : où sont mes femmes ? & ne dit jamais, mes femmes-de-chambre ; expression réservée à la bourgeoise.

Depuis que le luxe a placé quatre à cinq domestiques, enchaînés à la courroie derriere