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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/153

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yeux s’attachent sur les siens & y demeurent fixés. Elle sourit amoureusement à l’adorable déesse, unique objet de son admiration, de ses soins, de son respect. À côté de cet autel, où regne le silence attentif, une humble prêtresse, les yeux baissés, prépare les pures essences qui doivent embaumer sa flottante chevelure.

Les cérémonies commencent. On ouvre le dépôt des trésors cachés, où la beauté puise encore des attraits nouveaux. Du fond de mille petits coffres élégans, sortent mille graces particulieres. Les perles, les diamans, enfans du soleil, prêtent leur vif ornement. Le doux esprit des fleurs s’échappe des flacons d’or ; l’air est embaumé des parfums de l’Arabie. L’écaille de la tortue rampante, l’ivoire des dents de l’éléphant se trouvent unis & métamorphosés pour le même usage. Plus loin sont confondus la poudre, les brochures, les rubans nuancés de mille couleurs, le rouge, les billets doux, les épigrammes du jour, & une armée d’épingles.