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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/154

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La beauté devient plus belle ; son front reçoit une nuance plus vive & plus touchante ; ses yeux brillent d’un rayon plus animé ; son sourire enfin est plus doux. Je ne sais quelle grace accomplie se répand insensiblement sur toute sa personne. Quel éclat ! quelle fraîcheur !

Eh ! que n’eût point dit Pope, s’il eût vu cette toilette d’or, qui n’étoit cependant pas destinée à une reine ; ce miroir célebre, surmonté de deux petits amours tenant une couronne qui figuroit celle du pouvoir. Le fini, le précieux de tous ces ornemens auroit été digne de ses vers ; mais auroient-ils pu atteindre à la description de tant de richesses ? Pope eût été aussi embarrassé que l’auteur qui voudroit décrire le nouveau pavillon de Lucienne, où tout ce qu’a pu imaginer la fantaisie raffinée du luxe est rassemblé au premier degré.

Ah, si l’on pouvoit devenir un des Sylphes dont parle le poëte Anglois, & assister invisible à telle toilette ! On en sauroit plus en une