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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/173

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systême magnifique, & qui conséquemment doit exister ; car tout ce qui est grand & sublime est nécessairement vrai. Et d’où nous viendroit cette idée profonde & claire qui subjugue l’entendement ? Nous aurions donc créé un systême plus grand & plus généreux que celui qui existe, nous foibles créatures. Oui, il existe, ce systême d’ordre arrangé par une Intelligence infinie & prévoyante. Je le vois, je le sens ; je m’y abandonne ; j’abdique ma qualité d’homme, & je frémis devant tout être puissant, s’il n’est qu’un rêve.

Toutes ces planetes enchaînées dans leur orbite, circulant avec une rapidité qui effraie l’imagination, accomplissant les révolutions célestes avec une précision qui semble obéir au calcul ; tous ces globes de feu qui montent, descendent, se croisent, & qu’une chaîne invisible retient dans l’espace qu’ils parcourent ; ce temple de l’univers avec son plan, sa magnificence, sa superbe décoration, que seroit-il en effet, sans l’être né pour connoître, pour admirer son auguste appareil, pour