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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/188

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leur prouver que les ornemens du cercueil les regardoient ; que c’étoit à eux d’embellir le sarcophage, de donner des pleureuses aux parens ; que le curé n’avoit que le droit d’entonner le De profundis, d’allumer les cierges ; enfin, que le tarif de leurs droits leur étoit particulier.

Autrefois le juré-crieur se couvroit d’un habillement fort bizarre, pour assister aux cérémonies funebres. L’héritier qui jouoit la douleur, ne pouvoit s’empêcher de rire, & on le voyoit à travers son long crêpe. Les héritiers n’ont plus voulu qu’on surprît ainsi le fond de leur ame ; & pour avoir l’air sérieux, les jurés-crieurs ont pris la robe des avocats.

On diroit que le procès pour la succession va commencer sur la tombe du mort. Mais patience ; après la robe, les avocats viendront. Tout ce qui porte robe noire vit de décès ; & si le juré-crieur préleve sa part immédiatement après le curé, elle ne sera pas la plus considérable.