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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/196

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un docteur de Sorbonne, quand il serre dans ses bras un criminel que la terre abandonne, quand il touche son cœur endurci, quand il le dispose à se jeter dans le sein du Dieu qu’il a méconnu, à attendre tout de sa miséricorde, à recevoir le supplice comme une expiation propre à satisfaire la justice divine. Il sauve son ame du désespoir, plus cruel que les tortures ; il allege ses souffrances, il lui montre une autre vie, il l’aide à boire le calice amer. En lui inspirant la résignation, il lui donne la force qui combat les tourmens.

Endormir ses douleurs, élever son ame vers l’Être dont l’idée le console, quel emploi sublime !… C’est alors qu’un docteur de Sorbonne fait oublier son titre, & qu’il ne paroît plus qu’un réconciliateur charitable, un consolateur auguste, un ami sensible, un héros.

Oui, le triomphe de la religion, c’est de voir un prêtre se courber sur un corps écrasé sous le fer des bourreaux, mêler ses larmes à son sang, presser ses joues, le convaincre