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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/197

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qu’un homme encore lui reste dans cet abandon universel.

Il étouffe dans la bouche du malheureux le cri du désespoir, & peut-être celui du blasphême. Il lui montre le repos dans le ciel, & l’environnant d’augustes promesses, il le livre au Dieu vers lequel l’infortuné s’élance avec d’autant plus de ferveur, qu’il est plongé dans un abyme de maux.

Que de courage il faut pour ces momens terribles ! Et quel autre sentiment que celui de la charité, porteroit un prêtre à monter sur l’échafaud avec le meurtrier, à se mêler à ses bourreaux, à voir leurs apprêts, à recevoir son dernier regard, à assister à l’horrible exécution, à soulever sa tête pendante & défigurée, quand, les membres cassés & repliés sur une roue, il n’y a plus que les paroles de la religion pour le sauver des imprécations, de la rage & du désespoir qu’enfante la douleur !

Le docteur de Sorbonne paroît alors le député sensible de l’humanité, qui vient adou-