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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/221

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voleurs & protegent le public presqu’autant que les escouades du guet.

Ces rôdeurs, tenant lanterne allumée, sont attachés à la police, voient tout ce qui se passe ; & les filoux qui dans les petites rues voudroient interroger les serrures, n’en ont plus le loisir devant ces lumieres inattendues.

Elles se joignent aux réverberes pour éclairer le pavé. Il est devenu beaucoup plus sûr depuis qu’on a imaginé de lancer dans tous les quartiers ces phares qu’on apperçoit de loin, qui vous guident dans les ténebres, qui suppléent aux accidens & à l’invigilance du luminaire public.

À la sortie des spectacles, ces porte-falots sont les commettans des fiacres ; ils les font avancer ou reculer, selon la piece qu’on leur donne. Comme c’est à qui en aura, il faut les payer grassement, sans quoi vous ne voyez ni conducteurs ni chevaux. Ces drôles alors s’égaient entr’eux. Quand ils voient sortir un Gascon bien sec avec ses bas tout crottés, ils croisent leurs feux pour éclairer sa triste