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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/237

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L’homme a perdu le séjour de sa gloire, & il n’y rentrera que quand il aura su connoître ce centre fécond où gît la vérité, qui est une & immuable.

Pour toucher ces hautes vérités, il faut s’adresser mieux qu’à des hommes ; il faut converser avec les esprits. Toutes les sciences qui occupent les académies sont vaines ; & faute de s’être éloigné du principe, tous les observateurs ont erré dans les découvertes humaines. Le moindre habitant du monde idéal en sait plus que Bacon, que Boërhaave, & que tous les prétendus génies dont la terre se glorifie.

Certes, le grand Être nous a donné cent raisons différentes, qui n’ont aucun rapport entr’elles, puisque les Martinistes raisonnent paisiblement leurs idées. Ils paroissent avoir la conviction de ce qu’ils affirment. Tranquilles, modérés, ces visionnaires sont les plus doux des hommes, & n’ont point la chaleur ni l’enthousiasme tant reprochés aux autres sectes.