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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/251

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tous ces chefs-d’œuvres. Pourquoi donc n’avons-nous pas tenté de les imiter, nous qui depuis si long-tems avons des écoles d’équitation, d’armes & de dessin ?

Une école de chant rempliroit mieux son objet que l’académie royale de musique, établissement qui n’eut jamais rien de royal que son titre, rien d’académique que la morgue & la jalousie de ses chefs, rien de musical qu’une routine aveugle & barbare, que l’on inculquoit ci devant à de misérables doublures, & de plus misérables filles de chœurs : especes d’automates, dont tout le savoir consistoit à pousser en commun d’harmonieux hurlemens, au signal, non de la mesure, mais du bâton.

Lorsqu’il s’agit de former des chanteurs, les principes ne suffisent point ; il faut y joindre l’exemple. Qu’un peintre, qu’un architecte, un poëte, négligent ceux dont l’instruction leur est confiée, cela peut être sans conséquence, parce que leurs disciples ayant sous les yeux les chefs-d’œuvres de tous les