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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/29

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tant plus assuré qu’il dure depuis long-tems.

Il est défendu aux paysans de s’assembler en nombre ; & où iroient-ils ? que feroient-ils, en les supposant furieux ? La maréchaussée les environne ; après la maréchaussée sont les régimens ; après les régimens arriveroient les armées.

Si le Parisien, qui a des momens d’effervescence, se mutinoit, on le fermeroit bientôt dans la cage immense qu’il habite ; on lui refuseroit du grain, & quand il n’y auroit plus rien dans la mangeoire, il seroit bientôt réduit à demander pardon & miséricorde.

Le chancelier Meaupou a marché avec une foible escorte au palais de la justice, pour y établir un parlement de sa façon, sur les débris de l’ancien parlement. Il savoit bien que personne ne bougeroit : ce ne fut qu’un spectacle, malgré l’étonnement & l’indignation publique, & il s’en retourna calme & triomphant.

Une escouade du guet dissipe, souvent sans peine, des pelottons de cinq à six cents hom-