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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/300

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leurs entreprises autre part que dans une république. Il nous manquera toujours un point de réunion pour l’éloquence, pour les belles-lettres, pour la philosophie ; il faut que ceux qui cultivent ces arts, travaillent isolés, & ils n’en vaudront que mieux. On tente de le donner, ce point fixe, aux sciences exactes, à la physique, à la chymie, aux mathématiques. M. Pilatre de Rozier sera-t-il plus heureux que M. de la Blancherie ? Verra-t-on accourir en foule les savans, les artistes, les amateurs nationaux ou étrangers ?

Les prospectus étalent de superbes promesses ; les commissaires ont prononcé, le gouvernement a accordé sa protection à l’hôtel où tous les chefs-d’œuvres des arts doivent se réunir. Toutes les classes de citoyens sont averties de venir à tel jour & à telle heure puiser dans le vaste bassin des sciences ; mais l’exécution répondra-t-elle à tout ce grand appareil ? J’en doute fort, même pour les sciences qui n’alarment point l’administration.