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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/325

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CHAPITRE DXXXIX.

Maris.


Les maris ont paru adopter définitivement ces deux vers de la Noue :

La plainte est pour le fat, le bruit est pour le sot ;
L’honnête homme trompé s’éloigne & ne dit mot.

La honte ne rejaillit que sur celui qui semble la souffrir volontairement. Tant que les choses sont dans l’ombre, (& tout se passe aujourd’hui décemment) un mari n’en est point responsable ; mais si elles parviennent au grand jour, il peut alors user de quelque rigueur. Ordinairement le mari ne fait point retentir les tribunaux de ses disgraces domestiques ; il dit à sa femme : je ne veux pas causer vos malheurs ; soyez libre, jouissez de tel contrat de rente ; le revenu vous en sera payé en quelque lieu que vous vous transportiez : mais nous ne nous verrons plus. Je vous prie seulement de quitter la capitale pour quelque tems, afin d’effacer le bruit qui court. Une