Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/326

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 324 )

nouvelle en détruit aisément une autre dans ce pays frivole.

Telle est l’honorable capitulation. La femme fait sonner bien haut le sacrifice de la capitale ; elle s’écrie : comment peut-on vivre en province ? En vain son intime amie lui dit qu’on vit maintenant à la parisienne dans presque toutes les villes ; elle veut que son mari lui sache gré de son départ, & qu’il augmente en conséquence la pension annuelle.

Les maris Parisiens ne sont pas des maîtres absolus dans leur maison ; leurs épouses ne sont point asservies à l’obéissance. Un air d’égalité regne entr’eux : point de ton marital ; chacun vit de son côté & choisit ses amusemens & ses sociétés. Persécuter sa femme, la contrarier, seroit une chose odieuse & généralement condamnée ; mais quelle que soit la vie particuliere, jamais on ne manque aux égards que l’on se doit réciproquement. Voyez-les ensemble : c’est l’image de la concorde ; c’est le langage, sinon de l’amitié, au moins de la complaisance attentive. Jamais