Il faut avertir les étrangers que tous les anciens contes faits sur la débonnaireté des maris ne sont plus de mise dans aucune société ; qu’on ne parle des infidélités des femmes, que quand l’histoire est narrée en jolis petits vers : alors on peut la lire publiquement aux dames assemblées. Mais jamais on ne parle en prose des disgraces maritales ; il faut qu’elles aient un air poétique pour avoir cours dans le monde. On a vu des étourdis raconter en pleine table à des femmes leur propre histoire, sans y entendre malice. Cet accident fâcheux pouvant se renouveller dans une société, l’on est convenu généralement qu’on ne plaisanteroit plus dorénavant d’aucune maniere sur les maris trompés ou débonnaires ; & cette loi bien conçue est fort sage.