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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/68

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ponde à tout. Mais il faudroit aussi que les jours eussent pour ce magistrat soixante & douze heures.

Il fut un jour, après le dernier exil du parlement, où le lieutenant civil tint seul en échec la cour, le chancelier & les ministres. Son refus auroit pu avoir une influence prodigieuse en levant le siege. Les notaires, les greffiers, les procureurs, les huissiers, &c. tout restoit dans une immobilité fort embarrassante. On sentit que le petit poids pouvoit faire pencher la balance en équilibre ; on fut intimidé, on eut recours aux supplications. Qu’est-ce donc que la machine de tel gouvernement, où un mince rouage, jusqu’alors non apperçu, arrête tout à-coup ou facilite le jeu des autres ressorts ?

Que l’on entasse ensuite les mots de despotisme, de monarchie, d’aristocratie, d’olygarchie ; mots sans idées nettes. Tous les gouvernemens sont mixtes, & admettent dans leur sein des élémens opposés : ce que l’expérience confirme encore plus que le raisonnement.