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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/100

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tout bas ce vers de Lucrece, qu’on est forcé de redire si fréquemment dans les états catholiques :

Quantum relligio potuit suadere malorum !

Si les vocations ne sont plus forcées, la séduction a toujours lieu dans les cloîtres, pour conduire l’inexpérience aux vœux monastiques & éternels.

Voici un fait singulier, arrivé à Paris en 1773.

Un pere voulant marier sa fille qu’il avoit mise dans un couvent pour y recevoir sa premiere éducation, éprouva l’opposition la plus décidée. Il reconnut sans peine l’inspiration des filles indiscretes & pieuses qui l’avoient élevée. Il ne permit pas qu’elle retournât dans ce couvent, & se chargea du soin de guérir cette grande aversion pour le monde, & de lui faire perdre le goût pour le voile. Deux jours après il reçut la lettre suivante.

« Dieu, à qui tout appartient, Souverain de l’univers & de toutes créatures, Juge des vivans & des morts.