Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/14

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 12 )

années ce spectacle indécent, qui ne sert qu’à réveiller des idées de turpitude, & qu’à autoriser la populace à proférer des mots sales & grossiers. L’écriteau lu, commenté & interprété, devenoit un scandale pour les oreilles chastes & pour les jeunes filles innocentes.

D’ailleurs que fait la promenade à cette vile créature ? Elle ne sent pas plus la honte que l’âne qui la porte.

Cette misérable osoit sourire à la dérision universelle ; & mesurant de l’œil les croisées qui s’ouvroient sur son passage, elle avoit l’effronterie de dire : là, à ces fenêtres, au second étage, sont des demoiselles qui font les prudes, & qui n’osent se montrer ; car elles ne pourroient me regarder sans me reconnoître.

Si l’on n’a pas donné plusieurs représentations de cette mascarade, ce n’est pas que l’actrice principale soit devenue rare ; mais on a senti que nos Phrinés & nos Laïs ne dédaignant pas quelquefois de se livrer à une complaisance intéressée en faveur de quelques personnages titrés, il étoit inutile de faire