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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/163

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coup à l’empereur Frédéric II, je ne puis m’empêcher de rire par anticipation de nos élégans marquis ; car il faudra bien qu’ils deviennent bizarres un jour, & toutes les graces qu’ils croient placer dans leur habillement & leur coëffure seront bafouées avec un peu de tems.

Pourquoi ne rions-nous pas de l’habillement oriental qui ne change point, & pourquoi nos tailleurs sont-ils toujours à couper & à recouper différemment les étoffes ? C’est que l’habillement oriental est fait pour la taille humaine.

C’est un grand plaisir pour un bourgeois que de pouvoir s’habiller comme un seigneur. Quand le commis s’est vêtu comme l’homme à équipage, son cœur est dans la joie. Quand le marchand a l’épée au côté, il se croit de niveau avec l’officier. Tout est confondu, dira quelqu’un à l’œil peu exercé : on ne connoît plus personne. Eh non, laissez-les faire ; on distingue tous les états, quelqu’extérieur qu’ils prennent ; l’air qu’on veut se donner