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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/164

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gâte celui qu’on a. Ceux qui ont recours aux tailleurs devroient bien méditer cette maxime ; ce qui n’est plus nous saisit d’abord l’œil ou l’oreille. Un faquin sous le plus riche habit se trahit toujours, & quelque chose en lui vous dira, c’est un faquin.

CHAPITRE DLXXIII.

Luxe, bourreau des riches.


On juge des objets, non sur leur bonté réelle, mais sur leur rareté. On dédaigne trop dans les arts les beautés simples : on veut sans cesse retoucher l’ouvrage de la nature ; de frivoles ornemens l’alterent & la rendent méconnoissable. De là le caprice qui varie incessamment les formes. Les goûts ne sont pas satisfaits, mais amortis ; & au lieu d’une variété piquante, des bizarreries somptueuses n’amenent que le dégoût. Et voilà pourquoi tout change, les modes, les parures, les usages, l’idiome, sans raison & à tout moment.