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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/204

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donne aux yeux de nos jolies femmes des mouvemens presque convulsifs, qui déparent les plus beaux visages.

Ici, c’est une prunelle vive & active qui fait ouvertement la guerre ; mais l’envie de blesser les cœurs est trop sottement caractérisée, & elle n’en atteint aucun. Là, c’est un regard languissant & étudié, qui se porte avec nonchalance à gauche & à droite ; elle croit se donner ainsi l’air du sentiment, & l’on ne montre que le mensonge dans cet organe de la pensée.

On apperçoit dans la même loge les deux extrêmes, l’air distrait & l’air agaçant, qui ont le même but. Je ne parle point de l’effronterie immobile de certains regards qui appartiennent à des femmes aguerries ; je parle de cette affectation de promener incessamment ses yeux, comme si la curiosité étoit toujours dans le même degré d’activité, & de détruire, par une pétulance bizarre ou une langueur mensongere, cette expression naturelle que l’ame donne. La manie de lor-