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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/229

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ils se moquent même des inspecteurs d’urine. Ils dédaignent avec hauteur une science nouvelle, longuement écrite & grandement caractérisée sur les quais de la capitale. C’est là où se réfléchit sans voile l’état de tous les ventres actifs & passifs ; & les médecins vont feuilleter les livres poudreux des bibliotheques, tandis qu’ils ont sous les yeux la vraie démonstration des épidémies, occasionnées par la nature des alimens, ou par l’inclémence de l’air.

Et d’où vient ce dédain ? Autrefois ils étoient obligés de voir. On leur demandoit plus encore. Voici les propres mots d’un réglement fait par Henri II : « Sur les plaintes (dit le roi) des héritiers des personnes décédées par la faute des médecins, il en sera informé & rendu justice comme de tout autre homicide, & seront les médecins-mercenaires tenus de goûter les excrémens de leurs patiens, & de leur impartir toute autre sollicitude ; autrement seront réputés avoir été cause de leur mort & décès. »