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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/243

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de la sévérité, & cela devient révoltant.

Les vins, la biere & les liqueurs sont toujours frelatés par ceux qui tiennent ces cabarets & tabagies où s’abreuve la multitude, & je ne sais pourquoi la loi répugne à les traiter comme des empoisonneurs. Un conseiller au parlement dans ce siecle opina à la mort contre un cabaretier falsificateur, soutenant que cet artifice meurtrier exterminoit peut-être plus de citoyens dans Paris que tous les autres fléaux réunis ensemble.

Ces perfides distributeurs qui alterent un breuvage fait pour restaurer le peuple condamné aux rudes travaux, ignorent eux-mêmes sans doute les funestes accidens qui doivent résulter de leurs mélanges. Plus instruits, ils ne s’exposeroient pas à commettre de pareils forfaits. Voilà pourquoi un écrit simple & raisonné, qui instruiroit tout-à-la-fois le cabaretier & le peuple ; qui feroit sentir d’un côté l’énormité du crime, & de l’autre le danger, seroit très-utile, sur-tout s’il indi-