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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/280

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insouciance, distraction, amour effréné du plaisir. Chez d’autres, l’athéisme est la goutte sereine de l’ame ; leur ame manque de toute espece de sensibilité. Ceux qui l’affichent ne sont plus dans les sociétés honnêtes que de misérables perroquets, répétant des phrases vieillies & décréditées. Rien ne tolere aujourd’hui cette montre détestable, & ce scandale est proscrit presqu’universellement.

L’athéisme est la somme totale de toutes les monstruosités de l’esprit humain. Il y entre de l’orgueil, du fanatisme, de l’ignorance, de l’audace ; c’est une manie destructive, qui fait un désert du brillant spectacle du monde, & qui avoisine beaucoup la démence.

Oui, l’orgueil de réformer les opinions vulgaires, de paroître n’avoir rien de commun avec les pensées les plus reçues, a donné naissance à l’athéisme, d’autant plus que ce cruel systême a une fausse apparence d’élévation, de grandeur. C’est un coup téméraire de l’imagination hautaine de quelques