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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/42

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ment un trait spirituel qui vous ridiculise, ce qui leur épargneroit des gages de geoliers !

Allons, mes amis, nous avons eu tort de prodiguer nos talens pour ces Visigoths des bords de la Seine, de chausser le soc & le cothurne pour l’amusement de ces ames froides & ingrates. Enfans des Grecs, reportons dans notre aimable patrie le dépôt égaré des sciences & des arts. Fuyons, dérobons-nous à d’impertinentes entraves ; allons parler la langue d’Homere, de Platon & d’Euripide, & laissons les prohibiteurs avec les livres qu’ils approuvent.

Chantera désormais qui voudra sous le privilege scellé de cire jaune. Je vais trouver la place où le gentil Anacréon faisoit résonner son luth, où Socrate ironisoit ; & les Parisiens ne seront plus pour moi que ce qu’étoient pour les Athéniens les peuples qui végétoient au-delà des colonnes d’Hercule.

Grands empereurs, qui voulez tirer les anciennes républiques de la Grece de leur anéantissement, & reproduire le peuple qui