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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/50

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gue. Pourvu qu’elle soit bonne & intelligible, qu’importent quelques syllabes alongées ? La langue latine durera plus que la langue françoise. Qu’en sais-tu, pédant ? Qui te l’a dit ? Comment oses-tu affirmer ce qui se passera dans mille ans ? Et pour qu’un savant du quarantieme siecle puisse lire facilement ton inscription, faut-il que les trois quarts d’une ville ne sachent point ce qu’on a voulu leur dire ? Vois ce beau vers, qu’on pourroit graver sur le piédestal de la statue de Henri IV :

Seul roi de qui le pauvre ait gardé la mémoire.

Fais mieux ; va, le style lapidaire sera toujours admirable quand il énoncera quelque idée saine & lumineuse.

L’académie françoise a mis ce beau vers au bas du buste de Moliere, placé dans la salle où sa qualité de comédien l’empêcha d’être admis.

Rien ne manque à sa gloire, il manquoit à la nôtre.

Lis à Saint-Eustache l’épitaphe du brave Chevert ; elle est recommandable par sa noble hardiesse.