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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/83

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CHAPITRE DLV.

Le Petit-Dunkerque.


Cest la boutique d’un marchand bijoutier, à la descente du Pont-Neuf. Elle étincele de tous ces bijoux frivoles que l’opulence paie, que la fatuité convoite, que l’on donne aux femmes honnêtes qui n’acceptent point de l’argent, mais bien des colifichets en or, parce qu’ils ont un air de décence.

Rien n’est plus brillant à l’œil que cette boutique : rien n’est plus triste à la réflexion ; on ne sait si l’on doit sourire ou gémir de ce luxe puérile. On admire les graces qu’on a su donner à des riens. Ces superfluités sont les joujoux des grands enfans, & c’est dans ce lieu sur-tout qu’un philosophe pourroit dire : que de choses dont je n’ai pas besoin !

De nombreux tiroirs sont remplis de mille bagatelles, où le génie de la frivolité a épuisé ses formes & ses contours. Le prix de la façon