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Page:Meslon - Petite pervertie.djvu/23

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nouvelé, continue. Sur le fleuve tranquille les bateaux passent. Les sirènes lugubres retentissent. Les cheminées se penchent au passage du pont. Les pigeons se mêlent aux mouettes venues de loin. Le grand Paris vibre, respire, s’agite, marchant, monstre jamais assouvi, vers son destin. Peut-être le néant.

Ce vieux bouquiniste à la barbe rousse, au grand chapeau romantique, je l’ai toujours connu. Je le connaîtrai toujours, son érudition est certaine. Il en a tant vu passer. Il a pu feuilleter tant de livres. Il connaît le cours des éditions en vogue. Il sait dénicher l’occasion.

Il fait de l’argent de tout. Dans sa boîte, c’est la vraie démocratie des choses. Des photographies, autrefois d’actualité, à cinquante centimes. Des timbres-poste de toutes les parties du monde. D’autres lots composés de manuscrits les plus disparates. De cahiers