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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/225

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nella, qui vivait longtemps après lui, dans le 17e siècle, cite Mattheum afflictum cujus autoritas valet pro mille. Cependant Pancirole dit de lui, dans son traité de claris legum Interpretibus, lib. 2, p. 256 : Potius laboriosus in scribendo quam acutus habilus est. Les orages de ces règnes et la fatigue de ses nombreux travaux n’empêchèrent pas Afflitto de pousser sa carrière jusqu’à 80 ans. Il mourut vers 1510, et fut enterré à Naples, dans l’église conventuelle de Monte-Vergine, au bas d’un tableau représentant St. Eustache, dont sa famille prétendait être issue. La piété d’Afflitto, qui était très-grande, l’avait porté à composer l’Ofice de la Translation du corps de St. Janvier, approuvé depuis par le saint-siége. Matthieu perdit jeunes les enfants qu’il avait eus d’Orsina Caraffa, sa première femme ; de Diana Carmignana, qui fut la seconde, descendent les Afflitto, barons de Rocca-Gloriosa. Les ouvrages que Matthieu a laissés sont : 1° Matthei de afflictis Commentarius in constitutiones Siciliœ et Neapolis, in-fol., Francfort, 1603 ; 2° Commentarium super tres libros feudorum, Venetiis, 1534, in-fol., réimprimé à Lyon en 1648 et 1560, à Francfort en 1598, 1608 et 1629 ; 3° Decisione Neapolitanœ antiquœ et novæ, Venetiis, 1564, réimprimé en 1600 et 1635 in-fol., réimprimé dans le même format à Francfort, 1616 et 1635 ; 4" Lecturæ super consuetudinibus Neapolitani Siciliæque regni, Lugd., 1535, in-fol., réimprimé sous divers titres, et avec les additions de divers jurisconsultes ; 5° de Jure Protomiseos cum Baldo et Marantha, Tr. Tr. 18, Francfort, 1571 et 1588, réimprimé à Spire en 1603, in-8o ; 6° Enumeratio privilegiorum fisci, Basileœ, 1550, in-fol. ; 7° Lecturæ super 7 Codicis Justiniani, 1560 ; et enfin, 8° de Consiliariis princiupm et offcialibus eligendis, ad justitiam regendasm, Naples : ce dernier ouvrage est très-rare. H.


AFFLITTO (Jean-Marie), dominicain versé dans les sciences mathématiques, en fit de savantes applications à l’art de fortifier les places. Appelé en Espagne par don Juan d’Autriche, il y publia un traite des fortifications, 2 vol. in-4o. Il fit aussi imprimer des Mélanges théologiques et philosophiques, et mourut à Naples, en 1673. — Afflitto (Gaétan-André d’), avocat général, fit imprimer des Contra verses et des Décisions de droit. — Afflitto (César d’), habile jurisconsulte, a laissé des Questions sur les matières féodales. V-ve.


AFFLITTO (le P. Eustache d’), biographe napolitain, avait embrassé la règle de St-Dominique ; il consacra ses loisirs à rassembler des matériaux pour l’histoire littéraire de sa patrie. En 1782, il mit au jour, sous ce titre : Memorie degli scrittori del regno di Napoli, un volume in-4o, qui contient seulement les auteurs dont le nom commence par la lettre A, Le père Afflitto mourut vers 1790, laissant, dit-on, le soin de compléter son travail à l’abbé Franç. Gualtieri, l’un des conservateurs de la bibliothèque royale de Naples, et depuis évêque d’Aquila. Le second volume parut enfin en 1794, douze ans après le premier. Cet ouvrage, bien supérieur à ceux de Toppi, de Nicodemo, de Tafuri, etc., n’a pas été continué dès lo-s ; et le plan trop vaste sur lequel il est conçu ne permet pas d’espérer qu’il soit jamais achevé. W-s.


AFFO (Irénée), né à Bussetto, petite ville de l’ancien État Pallavicin, fit profession aux récollets de Santa-Maria degli Angeli, et fut nommé en 1768, par l’infant don Ferdinand, professeur de philosophie à Guastalla. Ce fut là qu’il composa son Historia di Guastalla, Guastalla, 4 vol. in-4o. Il la commence au règne de Charlemagne, embrasse les trois dynasties qui possédèrent ce petit État, c’est-à-dire celles des Torelli, des Gonzague, des Bourbons, ducs de É Parme, et finit en 1776. Cet ouvrage lui valut la direction de la superbe bibliothèque de Parme. Affo est diffus, ainsi qu’il l’avoue lui-même dans sa préface ; mais il offre des recherches précieuses et exactes. Écrivant sous un prince aussi minutieux que le dernier infant, cet auteur a été obligé de se taire sur quelques points délicats. Il est mort à l’âge de 60 ans, au commencement de ce siècle. On a encore de lui l’Historia di Parma, Parme, 4 vol. in-4o, et plusieurs ouvrages relatifs aux antiquités et à la biographie des souverains de ces deux États. Il a de plus laissé manuscrite une Histoire de Pierre-Louis Farnèse très-curieuse, dont l’infant défendit l’impression. H.


AFFRY (Louis-Auguste-Augustin d’), d’une des plus anciennes familles du canton de Fribourg, fils de François d’Affry, lieutenant général au service de France, naquit à Versailles en 1715, devint capitaine aux gardes en 1734, et se trouva à la bataille de Guastalla, où son père fut tué. Maréchal de camp en 1748, à la suite d’une conduite pleine de valeur pendant les campagnes de 1746, 47 et 48, il fut, en 1755, choisi par le roi pour son envoyé extraordinaire auprès des états généraux des Provinces-Unies. Revêtu ensuite du caractère d’ambassadeur, il le conserva jusqu’en 1762, où il fut envoyé à l’armée de Hesse avec le grade de lieutenant général. Il soutint sa réputation dans cette campagne. Nommé colonel des gardes-suisses en 1767, et placé, à l’époque de la révolution française, à la tête des régiments chargés de la garde de Louis XVI, il servit ce prince avec zèle dans les journées des 5 et 6 octobre 1789, et parvint à conserver la discipline parmi ses soldats, au milieu des premières tentatives faites pour les corrompre ; mais, presque abandonné ensuite, et affaibli par l’âge, il s’offrit le premier à servir l’assemblée nationale, lors du départ du roi pour Varennes. Depuis 1792, il ne prit plus aucune part aux évènements politiques. Arrêté néanmoins le 10 août, et conduit dans les prisons de la capitale, il échappa aux massacres de septembre ; et ayant été mis en liberté peu de temps après, il se retira à son château de St-Barthélemy, dans le canton de Vaud, où il mourut en 1795, inconsolable de la perte d’un de ses fils, qui avait été tué aux Tuileries le jour on il avait été lui-même arrêté. U-i.


AFFRY (Louis-Auguste-Philippe, comte d’), 1° landammann de la Suisse, fils du précédent, naquit à Fribourg en 1743. Destiné de bonne heure à l’état militaire, il accompagne son père à la Haye, en qualité de gentilhomme d’ambassade, et fut en-