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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/524

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ALM

Cline, Jean Hunter, Blizard, Ware, etc. ; il s’appliqua également aux accouchements, suivit les leçons de chimie du docteur Higgins, et retourna en Portugal au bout de deux ans. Il est le premier chirurgien portugais qui ait exécuté l’opération de la taille latérale, et il fit un grand nombre d’opérations heureuses. Peu de temps après son retour de Londres, il publia en portugais un traité de médecine opératoire, que le gouvernement fit imprimer a ses frais, en abandonnant à l’auteur toute l’édition. Cet ouvrage eut un grand succès, et contribua beaucoup à étendre les connaissances chirurgicales en Portugal. Almeida continua de donner ses cours d’opérations, et forma de nombreux élèves. Il jouissait d’une considération générale, lorsque, à l’approche du maréchal Masséna, en 1810, la régence ayant fait arrêter et déporter aux Açores plusieurs personnages soupçonnés d’être partisans des Français, Almeida fut compris dans cette mesure. Ce fut par faveur qu’au mois de septembre suivent on le transféra à l’île St-Michel, d’où il obtint de passer en Angleterre. Après quelques mois de séjour à Londres, il se rendit à Rio-Janeiro, et retourna enfin dans sa patrie, où il est mort en 1822. Pendant sa dernière résidence en Angleterre, il traduisit en portugais l’ouvrage de Cuvier sur le règne animal. Il a publié, dans les Mémoires de l’académie de Lisbonne, une notice sur l’introduction de la vaccine en Portugal, laquelle est loin d’être exacte. Almeida était un excellent anatomiste et un très-habile opérateur ; mais ses connaissances en pathologie chirurgicale étaient superficielles. Voici la liste de ses écrits : 1o Tratado completo de Medicina operatoria. Lente de operaçoes no hospital de Sto-Jose, Lisbonne, 1801, 4 vol. in-8o ; 2o Obras cirurgicas, ibid., 1813-1814, 4 vol. in-8o ; 3o Quadro elementar de Histora natural dos animales, Londres, 1813, 2 vol. in-8o. C’est la traduction de l’ouvrage de Cuvier. Le savant Brotero avait fourni à Almeida la nomenclature porugaise de cette traduction. C-o.


ALMEIDA MELLO E CASTRO ({{sc|dom Jean d’), comte das Galveas, ministre d’État portugais, né à Lisbonne en 1757, entra de bonne heure dans la carrière diplomatique. Soutenu par son oncle, Martinho de Mello, secrétaire d’État sous Pombal, il fut successivement ministre à la Haye, à Rome et à Londres, où il résida depuis 1794 jusqu’en 1799, époque à laquelle il fut nommé par le prince régent au ministère des affaires étrangères et de la guerre. Pendant sa mission à Londres, partisan décidé de l’alliance avec l’Angleterre, il fut le docile instrument de lord Granville et de ses collègues. Avant son entrée au ministère, il avait engagé M. de Vioménil comme général en chef de l’armée portugaise, poste dont ce militaire toucha les appointements, mais dont on ne lui permit pas d’exercer les fonctions. Par suite des négociations d’Almeida, les Anglais avaient fait occuper Lisbonne, en 1798, par un corps de troupes composé principalement d’émigrés français (les régiments de Mortemart, Castries, Dillon, Royal-Émigrant, Rotalier, artillerie), lorsque aucun danger réel ne menaçait le pays : mais quand il fut gestion de repousser les Espagnols et les Français, à la fin de 1800, l’Angleterre retira ses troupes et se contenta d’offrir au Portugal un modique subside. Le traité dze Badajox et celui de Madrid, entre le France et le Portugal, ayant mis cette dernière puissance dans les mains de Napoléon, la général Lannea, son ambassadeur, obtint du prince régent le renvoi d’Almenda, qui cessa de jouer un rôle public en Portugal, et ne rentra dans le ministère qu’au Brésil. Il avait épousé une fille du comte de Cavalleiros, cousine de la duchesse de Lafoes ; mais ce mariage ne fut point heureux. Le confiant duc de Lafoes, pensant que les nouveaux liens qui l’unissaient au ministre l’attacheraient à sa fortune, ne cessa de lui prodiguer des marques d’amitié ; mais Almeida, se joignant à son collègue Pinto, aida a renverser le vieux duc. Peu de temps avant le départ de la cour pour le Brésil, il fut appelé comme conseiller d’État, et consulté sur le parti à prendre. Il conseilla d’opposer une énergique résistance aux armées française et espagnole ; mais il n’y avait aucun moyen d’exécuter un tel plan. Le gouvernement inspirait peu de confiance, et le mécontentement était au comble. Dans des conjonctures aussi fâcheuses, la cour prit le parti de s’embarquer pour le Brésil, et le comte de Galveas l’y accompagna. Vers la fin de 1809, après la mort du vicomte d’Anadia, il fut nommé secrétaire d’État de la marine et des colonies. Il est mort à Rio-Janeiro, le 18 janvier 1814. Il avait été chargé quelque temps auparavant, par intérim, du département des affaires étrangères et de la guerre. Le prince régent l’avait crée comte de Galveas, grand croix de St-Benoit-d’Avuz, de la Tour et de l’Épée, etc. C-o.


AL-MELIK. Voyez Mélik


ALMELOVEEN (Théodore Jansson van), médecin hollandais, né en 1657, à Mydregt, pres d’Utrecht, où son père était ministre de la religion réformée, était, par sa mère, neveu du célèbre imprimeur Jansson, dont il ajouta le nom au sien. Après avoir étudié les belles-lettres à Utrecht, sous Grævius ; la théologie, sous Leusden ; et la médecine, sous Munnick, il professa successivement, à Hardevick, l’histoire, la langue grecque, et la médecine. Son père le destinait à être, comme lui, ministre de la religion ; mais Almeloveen fut rebuté par les disputes des théologiens, et, désespérant de pouvoir les concilier, il se voua spécialement à l’art de guérir, sans abandonner toutefois ses études classiques. Les éditions qu’il a données de Strabon, de Juvénal et de Quintilien, attestent sa profonde érudition. Il fut membre de l’académie des curieux de la nature, sous le nom de Celsus secondus, et mourût à Amsterdam, en 1715, léguant a un de ses amis tous ses manuscrits, et à l’université d’Utrecht toutes les éditions de Quintilien qu’il avait réunies a grands frais. Il eut surtout de grandes connaissances en bibliographie. Les facilités que lui offrait son oncle Jansson influèrent sur cette direction de son esprit, et sur le nombre considérable d’ouvrages que nous avons de lui. Ce sont, en grande partie, des commentaires estimables ; en voici la liste : 1o Hippocratis