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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/523

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ALM

en 1646. Les ouvrages que l’on a de lui sont : 1o une Histoire de la haute Éthiopie, que son confrère Balthasar Tellez augmenta de plusieurs faits et documents, et publia à Coimbre, en 1660, in-fol, ; 2o des Lettres historiques, écrites de l’Abyssinie à son général, et publiées à Rome, en italien, 1629, in-8o. Almeida a encore laissé des ouvrages manuscrits sur les erreurs des Abyssins, et contre les faussetés avancées par le dominicain Urreta dans son Histoire d’Éthiopie. ─ Un autre Aldeima (Apollinaire), aussi jésuite, et nommé évêque de Nicée par Philippe IV, se rendit en Éthiopie comme missionnaire, et y fut tué, par ordre de l’empereur, en 1638. — Enfin, un troisième jésuite, du même nom, fut un des plus infatigables missionnaires de l’Inde, et composa un dictionnaire de la langue canique, qui est celle d’une grande partie des habitants de la côte du Malabar. C-s-a.


ALMEIDA (Théodose), oratorien portugais, né à Lisbonne en 1722. fut le premier, en Portugal. qui osa secouer le joug de la physique scolastique, et enseigner la philosophie naturelle, d’après la nature elle-même, consultée par des expériences et des observations. Son ouvrage, écrit en portugais, sous le titre de Recreaçao filosofica, en 5 vol. in-8o, 1751. fit une révolution dans les études physiques des Portugais. et aurait attiré des persécutions à l’auteur, si les jésuites n’eussent pas été chassés de ce royaume, où ils s’étaient déclarés les défenseurs des vieilles chimères. Son attachement pour les prétentions de la cour de Rome lui attira. pendant la fameuse rupture entre le roi Joseph 1er et cette cour, des mortifications de la part du marquis de Pombal, et il sev\it obligé de chercher un asile en France, où il resta jusqu’à la retraite de ce ministre. De retour en Portugal, l’acadaméie royale des sciences de Lisbonne s’empressa, sur son ancienne réputation. de l’admettre parmi ses membres ; mais on s’aperçut bientôt que le P. Almeida n’avait pas suivi les progrès que la nation avait faits en vingt-cinq ans ; et on le laissa s’éclipser, sans manquer aux égards que méritaient les anciens services qu’il avait rendus aux sciences. Il publia, après son retour à Lisbonne, un roman moral intitulé l’Heureux Indépendant. qui eut peu de succès, et que la jeunesse appela l’Heureux Impertinant. Ce religieux, d’ailleurs très-estimable par ses mœurs et sa piété, est mort à Lisbonne en 1803. C-s-a.


ALMEIDA (Nicolao-Tolentino d’), poëte portugais, né à Lisbonne en 1745, perdit son père de bonne heure, et, quoique peu favorisé de la fortune, fit très-bien ses premières études. et se rendit a l’université de Coïmbre pour les terminer. Après la mort du roi Joseph et la disgrâce de Pombal, le jeune Almeida. doué d’un talent remarquable pour la satire, et entrainé par les clameurs du parti que ce ministre avait comprimé, fit contre lui une pièce de vers qui fut extrêmement goûtée, et qui lui valut la protection de quelques grands, ainsi qu’une chaire de rhétorique. Après plusieurs années d’exercice, il obtint, par la faveur de Seabra, une place de commis au département de l’intérieur, véritable sinécure ; car il fut convenu qu’il en toucherait les émoluments, sans être tenu de se livrer à aucun travail. Son caractère aimable, le charme de sa conversation, Égayée par des saillies spirituelles, et surtout ses compositions poétiques, lui procurèrent toutes les douceurs d’une vie exempte de soucis. Depuis sa satire contre Pombal, qu’il se repentait d’avoir faite, et qu’il n’a jamais laissé imprimer, il n’attaqua que les vices et les travers, respectant toujours les personnes. Sa supériorité dans ce genre fut tellement reconnue, qu’il n’eut ni rivaux ni imitateurs. C’est surtout dans les stances de cinq vers que ce poëte s’est acquis une réputation, en faisant le tableau des mœurs contemporaines. On admire la naïveté piquante de son style à la fois élégant et facile, et ne descendant jamais au trivial ; lors même que ses tableaux sont du genre le plus bas, il conserve un ton décent et une urbanité qui le placent, sous ce rapport, au-dessus de tous les poëtes satiriques de son pays. N’ayant mis, dans sa jeunesse. que peu d’importance à des productions qu’il regardait comme de simples délassements, il n’a publié ses ouvrages que longtemps après les avoir composés. Les plus jolies pièces de son recueil étaient tellement repandudes par des copies manuscrites. qu’elle s firent moins de sensation lorsqu’il se décida enfin à les mettre au jour. Ce qui contribua encore à diminuer l’empressement du public, c’est que les mœurs et les usages avaient entièrement changé, et que plusieurs descriptions du poëte ne furent pas même comprises. Malgrè ce désavantage, on les lit encore avec plaisir. Parmi les auteurs portugais. Sata de Miranda est celui dont se rapproche le plus notre poëte. Il a quelques traits de ressemblance avec Gresset, et parfois avec la Fontaine. Almeida est mort à Lisbonne en 1811. Il avait fait paraître ses poésies en 1802. sous ce titre : Obras de poeticas de Nicolao-Tolentine de Almeida, 2 vol. in-8o. L’édition, imprimée au frais du gouvernement, fut remise à l’auteur, Lisbonne, 1828, 2 vol in-16. C-o.


ALMEIDA (Antonio d’), chirurgien portugais, naquit dans la province de Beira, vers 1761, de parents mal partagés de la forttune. N’ayant reçu que les premiers éléments de l’éducation scolastique, il se rendit à Lisbonne, entra à l’hôpital de St-Joseph en qualité d’infirmier, et se livra avec tant d’art leur à l’étude de l’anatomie, qu’en peu de temps il se fit remarquer du professeur Manoel Constancio qui le prit sous sa protection. Le jeune Almeida, redoublant d’activité, apprit presque sans maîtres le français et le latin, poursuivit avec une persévérance soutenue l’étude de toutes les branches de la chirurgie, et fut enfin nommé à la chaire d’opérations chirurgicales dans le même hôpital. En 1791, le professeur d’anatomie Constancio ayant obtenu de la reine Marie Ire l’envoi de plusieurs jeunes chirurgiens en France et en Angleterre pour se perfectionner dans leur art, fit comprendre dans ce nombre son élève Almeida. L’État agité de la France décide la gouvernement portugais à faire partir les pensionnaires pour l’Angleterre. Almeida apprit bientôt la langue anglaise, suivit les cours de l’hôpital de St-Thomas, et vit opérer les principaux chirurgiens de Londres, notamment