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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/558

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il serait bientôt après, effrayé des mouvements qui se manifestaient parmi les habitants, et des progrès que faisait la désertion dans sa petite armé. Il mourut en se rendant à Viennes. ─ Son frère, le comte d’Alton, servit d’abord contre les Trucs, et ensuite contre les Français, en 1792. Il commanda un corps de troupes au siége de Valenciennes, et fut tué, le 24 août 1793, à la bataille livrée prés de Dunkerque. K.


ALTORFER (albert), peintre, qui tira son nom de la ville d’Altorf, dans le canton d’Uri, en Suisse, où il naquit en 1488. L’époque où il vivait et le pays où il habitait ne lui permettaient pas d’étudier son art dans les ouvrages des grands maitres ; aussi trouve-t-on dans les siens tout es qui caractérise le goût des peintres gothiques, un défaut absolu de convenances, nulle intelligence de la perspective, et ce fini minutieux : qui tombe dans l’insipidité. Cependant, comme Altorfer est le plus ancien artiste de son pays, et qu’on peut juger, par sa manière de dessiner, qu’il ne manquait pas d’un vrai talent, on a au lui devoir une place dans ce Dictionnaire. Dans l’exposition des objets d’arts venant de Prusse, on a remarqué deux dessins d’Altorfer, à la plume, et rehaussés de blanc, représentant le Martyre de St. Sébastien et un Crucifiement. Cet artiste a aussi gravé en bois. Il mourut, en 1578, à Ratisbonne, où il était devenu sénateur. D-t.


ALTOUVITIS, ou, peut-être, ALTOVITIS (Marseille d’), née à Marseille en 1550, fut tenue sur les fonts de baptême par le corps municipale de cette ville, dont elle reçut le nom : elle était fille de Philippe d’Altouvitis. d’une ancienne maison de Florence, et son père, homme de mérite, ne négligea rien pour son éducation. Elle parlait également bien l’italien et le français, et a composé, dans ces deux langues, des vers très-agréables, qui ont été imprimés dans les recueils du temps. L’abbé Goujet nous a conservé, dans le t. 13 de sa Bibliothèque française, p. 441, une ode qu’elle composa à la louange de Louis Bellaud et de Pierre Paul, les restaurateurs de la poésie provençale. Cette petite pièce suffirait pour prouver que mademoiselle d’Altouvitis avait l’esprit délicat et orné, Elle mourut à Marseille en 1660, et fut inhumée dans l’église des Grands-Carmes. Jean de Brémond composa son épitaphe. W-s.


ALTOVITI (Antoine), archevêque de Florence, y était né, en 1521, d’une famille noble et ancienne. Nommé à cet archevêché en 1548, il ne prit possession que dix-neuf ans après, à cause de quelques soupçons que le grand-duc avait conçus contre lui. Il fut un des prélats du concile de Trente, et mourut subitement à Florence, en 1573. Il s’était surtout livré à l’étude de la dialectique, de la philosophie et de la théologie, et se piquait de répondre sur-le-champ a quelque proposition ou question scientifique que l’on put lui faire. On n’a publié de lui que deux de ses notes, parmi les Décisions de la Rote romaine, imprimées à Rome en 1676, in-fol., et les décrets de deux synodes tenus par lui, l’un diocésain, l’autre provincial. la P. Negri, dans son Histoire des Écrivains de Florence, donna la liste de quatorze traités qu’Altoviti avait écrits en latin sur différents sujets de dialectique et de philosophie, mais dont aucun n’a été imprimé. Une lettre insérée dans les Dastes consulaires de l’académie de Florence, p. 220, nous apprend qu’il avait composé de plus un traité sur la poétique, pour répondre aux critiques du Dante ; mais ce traité est resté inédit. G-é.


ALUNNO (François), de Ferrare, vivait au 15e siècle. Il était mathématicien habile, et a laisse des ouvrages de philologie estimés : 1° des observations sur Pétrarque, insérées dans l’édition de ce poëte, Venise, 1530, in-8o ; 2° les Richesses de la langue italienne, Venise, Alde, 1543, in-fol. ; ouvrage où il a recueilli, par ordre alphabétique, tous les mots et toutes les expressions les plus élégantes dont Boccace a fait usage ; 3° la Fabrique du monde, 1546, in-fol., divisée en 10 livres, qui renferment tous les mots dont se sont servis les premiers pères de la langue italienne, rangés par ordre de matières. Le Tassoni, dans ses Considérations sur Pétrarque, s’est beaucoup moque de cet ouvrage, qui manque en effet d’ordre et de choix. Alunno avait un talent particulier pour écrire avec une finesse qui tenait du prodige ; il était employé, pour ce talent, dans la chancellerie de Venise. On assure qu’étant à Bologne, il présenta à Charles-Quint le Credo et le premier chapitre de l’Évangile de St. Jean, écrits sans abrévation, dans l’espace d’un denier. L’Aretin ajouta que l’Empereur passa un jour entier à en examiner le merveilleux artifice. G-é.


ALVA Y ASTORGA (Pierre de), moine espagnol de l’ordre de St-François, vécut dans le 17e siècle, alla au Pérou, et obtint à son retour la charge de qualificateur de l’inquisition et celle de procureur à la cour de Rome. Il publia un parallèle entre Jésus-Christ et St. François, sous ce titre : Naturæ Prodigium et gratiæ Portentum, etc., Madrid, 1651, in-fol., ouvrage rempli d’idées bizarres, à cause des quatre mille conformités que l’auteur a cherché à établir entre le Sauveur et le fondateur de son ordre. Quelques années après, Alva mit au jour un autre ouvrage, sous le titre singulier de : Funiculi nodi indissolublies de conceptu mentis et conceptu ventris… ab Alexandro Magno VII, Pont. Max. solvendi aut scindindi, Bruxelles, 1661, in-8o ; 1663, in-4o. C’est un résumé de toutes les opinions et de toutes les disputes sur la conception de la Ste. Vierge. Alva rapporte fidèlement le pour et le contre ; et il cite tous les auteurs qui ont défendu la doctrine de St. Thomas, et tous ceux qui l’ont attaquée. Alva avait publie antérieurement un Index chronologique de tous les brefs adresses par les papes à l’ordre de St-François. Les livres qu’on vient de citer sont les moins volumineux et les plus raisonnables qu’il ait publiés, il en a écrit une foule d’autres bien plus extraordinaires, roulant tous sur l’immaculée conception de la Vierge, et portant des titres bizarres. C’est l’Arsenal séraphique, in-fol. ; le Soleil de la vérité, in-fol. ; les Rayons du soleil de la vérité, in-fol ; la Rose séraphique ; la Milice de