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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/158

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tune de trois milliards trois cent vingt-trois millions, plus de la moitié de la rançon de la guerre.

» Que serait-il advenu si la Commune eût pu s’emparer de ce trésor, ce qu’elle eût fait très facilement sans aucune opposition si la banque avait été une banque d’État comme elle fit de tous les établissements publics ?

» Nul doute qu’avec un tel nerf de la guerre elle n’eût été victorieuse.

» Certes la Banque fut obligée de verser plusieurs sommes à la Commune. Les comptes de Jourde, délégué au ministère des finances, reconnus exacts, accusent des remises s’élevant à 7 750 000 francs ; mais qu’est-ce que cela à côté des trois milliards 1/2 que contenaient les coffres de la Banque… ?

» Déjà l’infanterie de ligne qui avait gardé la Banque avait gagné Versailles. La Banque n’avait plus pour se défendre que 430 hommes environ, ses employés, commandés par un employé, M. Bernard, ancien chef de bataillon ; ils étaient mal armés avec seulement dix mille cartouches. Le 23 mars, par suite du départ de M. Rouland pour Versailles, M. de Pleuc se trouva investi du gouvernement de la Banque etc…

» Pour ses débuts, M. de Pleuc reçut une lettre comminatoire de Jourde et de Varlin : il envoya le caissier principal au premier et au deuxième arrondissement et à l’amiral Saisset pour demander s’il pouvait engager la lutte et s’il serait secouru.

» L’amiral Saisset n’était pas arrivé de Versailles, il fut introuvable.

» L’adjoint du premier arrondissement, Méline, fit dire à M. de Pleuc d’éviter la lutte, d’user de conciliation. Il n’y avait pas d’autre conciliation possible que la remise d’argent, M. de Pleuc après avoir consulté son conseil de régence fit verser 350 000 sur 700 000 francs que réclamait Jourde.