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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/180

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Artistes industriels.

Émile Aubin, Boudier, Chabert, Chesneau, Fuzier, Meyer, Ottin fils, Eugène Pottier, Ranber, Rester.

Cette commission fonctionnait depuis le milieu d’avril tandis que l’assemblée de Versailles propageait les soi-disant tendances de la Commune à détruire les arts, les sciences.

Les musées étaient ouverts au public comme le jardin des Tuileries et autres aux enfants.

À l’Académie des sciences les savants discutaient en paix, sans s’occuper de la Commune qui ne pesait pas sur eux.

Thénard, les Becquerel père et fils, Élie de Beaumont se réunissaient comme de coutume.

À la séance du 3 avril par exemple, M. Sedillot envoya une brochure sur le pansement des blessures sur le champ de bataille, le docteur Brouet sur les divers traitements du choléra, ce qui était tout à fait d’actualité, tandis que M. Simon Newcombe, un Américain, s’éloignait tout à fait du théâtre des événements et même de la terre en analysant au tableau le mouvement de la lune autour de la terre.

M. Delaunay, lui, rectifiait des erreurs d’observation météorologique sans se préoccuper d’autre chose.

Le docteur Ducaisne s’occupait de la nostalgie morale sur laquelle les remèdes moraux étaient plus puissants que les autres, il aurait pu y joindre les hantises de peur, la soif de sang, des pouvoirs qui s’écroulent.

Les savants s’occupèrent de tout dans une paix profonde, depuis la végétation anormale d’un ognon de jacinthe jusqu’aux courants électriques. M. Bourbouze chimiste, employé à la Sorbonne, avait fait un appareil électrique, par lequel il télégraphiait sans fils conducteurs à travers les courtes distances, l’académie des sciences l’avait autorisé à faire des expérien-