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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/186

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Vinoy disait le lendemain : Les fédérés se sont rendus à discrétion, leur chef, un nommé Duval, fut tué dans l’affaire ; un autre ajoutait : ces bandits meurent avec une sorte de jactance.

Les créatures hideuses de férocité, vêtues avec luxe et venant on ne sait d’où, qui insultaient les prisonniers et du bout de leurs ombrelles fouillaient les yeux des morts apparurent dès les premières rencontres à la suite de l’armée de Versailles.

Avides de sang comme des goules, elles étaient en proie à des rages de mort ; il y en eut, disait-on, de tous les mondes, descendues par d’immondes appétits, perverties par les filières de la société, elles étaient monstrueuses et irresponsables comme des louves.

Parmi les assassins de Paris prisonniers, dont Versailles salua l’arrivée par des hurlements de mort, était le géographe Elisée Reclus. Lui et ses compagnons furent envoyés à Satory d’où on les expédia aux pontons dans des vagons à bestiaux.

Nuls n’étant autant trompés que les soldats, chair à mensonge autant que chair à canon, tous ceux qui avaient habité Versailles, avaient le cerveau imprégné de contes de banditisme et d’entente avec les Prussiens, à l’aide desquels l’armée fut employée à des œuvres de sauvagerie incroyables.

Le récit des derniers instants et de la mort de Flourens me fut donné à Londres, l’an dernier par Hector France qui, le dernier de nos camarades, vit Flourens vivant et par Amilcare Cipriani, son compagnon d’armes et le seul témoin de sa mort pour être publié dans cette histoire.

« J’étais, dit Hector France, avec Flourens depuis la veille, il m’avait pris pour aide de camp et je l’avais rejoint à la porte Maillot où les bataillons fédérés étaient rassemblés pour la sortie.

» Nous passâmes la nuit sans dormir, il y eut conseil