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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/189

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montrai le corps d’armée de Bergeret et je dis : — Suivons-les, replions-nous. » Ils firent ainsi. Je restais le dernier à plus de deux cents mètres, regardant toujours si Flourens revenait.

» Bientôt dans les champs, de tous côtés, dans les buissons, dans les haies partirent des coups de fusil sur nous.

» La bataille était perdue ; un grand nombre de fédérés tués ou emmenés par l’ennemi pour être fusillés et Flourens aussi était perdu.

 » Hector France. »

Les suprêmes détails donnés par Cipriani sur les derniers instants de la vie de Flourens composent la seconde partie de la lugubre odyssée.

« Ce n’est pas, dit Cipriani, de la vie de Flourens que j’ai à m’occuper ; mais de sa mort tragique, véritable assassinat froidement commis par le capitaine de gendarmerie Desmarets.

« C’était le 3 avril 1871. La Commune de Paris, ayant décidé une sortie en masse contre les soldats de la réaction qui ne cessaient de fusiller sommairement les fédérés pris hors de Paris, Flourens avait reçu l’ordre de se rendre à Chatou et d’y attendre Duval et Bergeret, qui devaient attaquer les Versaillais à Châtillon et faire la jonction pour marcher sur Versailles et en déloger les traîtres.

» Flourens arriva à Chatou vers trois heures de l’après-midi ; là, il apprit la défaite de Duval et de Bergeret à Châtillon et au pont de Neuilly.

» Duval avait été pris et fusillé : cet échec des fédérés rendait la position de Flourens non seulement difficile, mais intenable.

» Sur sa gauche, les fédérés en fuite et poursuivis par l’armée de Versailles qui, par un mouvement tournant, cherchait à nous cerner.