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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/197

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Les voyant arriver ainsi, les fédérés réunis au fort saluèrent.

Suivant l’appel que nous avions publié dans les journaux, elles pansaient les blessés sur le champ de bataille et souvent ramassèrent le fusil d’un mort.

Il en fut ainsi de plusieurs cantinières : Marie Schmid, Madame Lachaise, madame Victorine Rouchy, des turcos de la Commune, déjà, citées.

Mises à l’ordre du jour de leurs bataillons, une cantinière des enfants perdus tuée comme un soldat, et tant d’autres que si on les nommait toutes le volume serait plus que rempli.

J’étais souvent avec les ambulancières venues nous retrouver au fort d’Issy, mais plus souvent encore avec mes camarades des compagnies de marche ; ayant commencé avec eux, j’y restais et je crois que je n’étais pas un mauvais soldat. La note du journal officiel de la Commune à propos des Moulineaux au 3 avril — Numéro du 10 avril 71 était exacte. — Dans les rangs du 61e bataillon combattait une femme énergique, elle a tué plusieurs gendarmes et gardiens de la paix.

Lorsque le 61e rentrait pour quelques jours j’allais avec d’autres je n’aurais voulu pour rien au monde quitter les compagnies de marche et depuis le 3 avril jusqu’à la semaine de mai je ne passai à Paris que deux fois une demi journée. Ainsi j’eus pour compagnons d’armes les enfants perdus dans les hautes bruyères, les artilleurs à Issy et à Neuilly, les éclaireurs de Montmartre, ainsi je vis combien furent braves les armées de la Commune, combien mes amis Eudes, Ranvier, La Cecillia, Dombwroski, comptèrent leur vie pour peu.