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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/204

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la mitraille, Versailles ayant coutume de tirer sur les ambulances.

On a su depuis que des soldats de l’armée régulière se cachaient dans les caves du garde champêtre. Cette femme craignait-elle de voir égorger d’autres femmes, ou était-elle simplement en délire ?

Nous avions emporté avec nos blessés un petit soldat de Versailles à moitié mort, qui fut conduit comme les autres à une ambulance de Paris où il commençait à se rétablir. Au moment de l’invasion de Paris par l’armée, il aura été égorgé par les vainqueurs comme les autres blessés.

Quand Eudes alla à la Légion d’honneur, j’allai à Montrouge avec La Cecillia, ensuite à Neuilly avec Dombrowski. — Ces deux hommes qui physiquement n’avaient aucune ressemblance faisaient la même impression pendant une action, le même coup d’œil rapide, la même décision, la même impassibilité.

C’est dans les tranchées des Hautes Bruyères que j’ai connu Paintendre, le commandant des enfants perdus. Si jamais ce nom d’enfants perdus a été justifié, c’est par lui, par eux tous ; leur audace était si grande qu’il ne semblait plus qu’ils pouvaient être tués, Paintendre le fut pourtant et bien d’autres d’entre eux.

En général, on peut voir aussi braves que les fédérés, plus, jamais ; — c’est cet élan qui eût pu vaincre dans la rapidité d’un mouvement révolutionnaire.

Les calomnies sur l’armée de la Commune couraient la province ; des bandits et repris de justice de la pire espèce la composaient, disait Foutriquet.

Cependant Paule Mink, Amouroux, et d’autres vaillants révolutionnaires, avaient ému les grandes villes, où se déclaraient des Communes envoyant leur adhésion à Paris ; le reste de la province, les campagnes en étaient aux rapports militaires de Versailles. Celui