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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/246

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s’éteignant loin de moi, dans le désespoir et depuis quatre années entières, en tête-à-tête éternel dans la solitude de la cellule avec le fantôme de celle qui n’était plus.

» Tel a été mon supplice à moi seul dans cet enfer de Dante.

» J’en sors les cheveux blancs, la tête et le cœur brisés, et c’est moi, triste débris qui traîne par les rues un cœur meurtri sous des habits râpés, c’est moi qu’on foudroie du nom de vendu tandis que les valets de Louis-Philippe métamorphosés en brillants papillons républicains voltigent sur les tapis de l’hôtel-de-ville, flétrissant du haut de leur vertu nourrie à quatre services le pauvre Job échappé des prisons de leur maître. »

De nouveau condamné, la révolution du 4 septembre lui ouvrit les prisons de Belle-Isle.

Après le plébiscite du 3 novembre, il avait prédit la capitulation.

« Le dénoûment n’est pas loin, écrivait-il ; les comédies de préparatifs de défense, sont désormais superflues. L’armistice et ses garanties ; la peur de la défaite ensuite dans tout son opprobre. Voilà ce que l’hôtel-de-ville, va imposer à la France. »

La capitulation vint après les serments du 31 octobre, les mitraillades et les serments, elle fut publiée le 28.

Blanqui fut arrêté comme ayant participé au mouvement du 31 octobre, il ne sortit qu’à l’amnistie ; son arrestation fut faite le 19 mars 71, sur l’ordre de M. Thiers, dans le Midi de la France.

Il était condamné par contumace à la peine de mort, quoique le gouvernement eût promis qu’il n’y aurait pas de poursuites pour l’affaire du 31 octobre.

Quoique Blanqui eût été nommé membre de la Commune, on ignorait absolument quel sort lui avait été