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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/247

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fait ; on ne savait s’il était mort ou vivant, ou plutôt on craignait qu’il ne fût mort.

Quelques-uns de ses amis espérant encore, pourtant songèrent à payer pour sa liberté.

Le gouvernement de Versailles semblait tenir particulièrement à l’archevêque de Paris, et à quelques autres prêtres. Une commission dont faisait partie Flotte, ancien compagnon de cachot de Blanqui, tenta de négocier l’échange.

Flotte alla d’abord trouver l’archevêque à Mazas, et de concert avec lui, prépara l’affaire qui semblait à tous les points de vue une heureuse idée.

Il fut décidé que le grand vicaire Lagarde irait à Versailles proposer l’échange à M. Thiers, et rapportait la réponse.

L’affaire fut conduite par Rigaud, avec une grande délicatesse, ce procureur de la Commune qui cachait une grande sensibilité sous un scepticisme voulu.

La pensée ne vint ni à lui ni à personne, que Lagarde ne reviendrait pas.

— Dussé-je être fusillé, dit-il à Flotte, en le quittant à la gare de Versailles, je reviendrai ; pourriez-vous croire que j’aie la pensée de laisser monseigneur seul ici ?

Le grand vicaire emportait à M. Thiers une lettre de l’archevêque, longue et explicative.

Darboy, archevêque de Paris,
À M. Thiers, chef du pouvoir exécutif.
Prison de Mazas.
« Monsieur,

» J’ai l’honneur de vous soumettre une communication que j’ai reçue hier soir, et je vous prie d’y donner la suite que votre sagesse et votre humanité jugeront la plus convenable.