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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/248

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» Un homme influent très lié avec M. Blanqui, par certaines idées politiques et surtout par les sentiments d’une vieille et solide amitié, s’occupe activement de faire qu’il soit mis en liberté ; dans cette vue il a proposé de lui-même aux commissions que cela concerne cet arrangement :

» Si M. Blanqui est mis en liberté, l’archevêque de Paris sera rendu à la liberté avec sa sœur, M. le président Bonjan, M. Deguerry, curé de la Madeleine, Lagarde, vicaire général de Paris, celui-là même qui vous remettra la présente lettre.

» La proposition a été agréée, et c’est à cet état qu’on me demande de l’appuyer près de vous.

» Quoique je sois en jeu dans l’affaire, j’ose la recommander à votre haute bienveillance ; mes motifs vous paraîtront plausibles, je l’espère.

» Il n’y a déjà que trop de causes de dissentiment et d’aigreur parmi nous, une occasion se présente de faire une transaction qui du reste ne regarde que les personnes et non les principes ; ne serait-il pas sage d’y donner les mains, et de contribuer ainsi à préparer l’apaisement des esprits ? L’opinion ne comprendrait peut-être pas un tel refus.

» Dans les crises aiguës comme celle que nous traversons, des représailles, des exécutions par l’émeute quand elles désignent les uns à la colère des autres aggravent encore la situation.

» Permettez-moi de vous dire sans autres détails, que cette question d’humanité mérite de fixer toute votre attention dans l’état présent des choses à Paris.

» Oserai-je, monsieur le président, vous avouer ma dernière raison ? Touché du zèle que la personne dont je parle déployait avec une amitié si vraie en faveur de M. Blanqui, mon cœur d’homme et de prêtre n’a pas su résister à ses sollicitations émues, et j’ai pris l’engagement de vous demander l’élargissement de M.