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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/257

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mentaient de nouvelles divisions, il s’en était élevé une à la Commune à propos d’une proposition de M. de Montant, l’un des traîtres glissés par Versailles, dans les états-majors, il annonçait le meurtre d’une ambulancière tuée et insultée par les soldats de Versailles.

La majorité offensée par le manifeste de la minorité, lui avait fait comprendre que devant la situation il fallait dire comme autrefois : qu’importent nos mémoires, pourvu que la Commune soit sauvée !

La nouvelle d’une catastrophe interrompt la séance.

La cartoucherie Rapp venait de sauter. Il y avait de nombreux morts et blessés, quatre maisons écroulées, et, si les pompiers n’avaient au péril de leur vie, arraché des flammes les fourgons de cartouches, le sinistre ne s’en fût pas borné là.

La première pensée de tous, fut que la trahison en était cause : c’était, disait-on, la vengeance de la colonne Vendôme. Quatre personnes, dont un artilleur furent arrêtés, le Comité de salut public annonça que l’affaire serait poursuivie, mais ils n’avaient pas la coutume, les terribles procureurs de la Commune, de juger sans preuves et elle ne fut jamais éclaircie.

« Les premiers qui ont pénétré dans la fournaise, disait Delescluze dans son rapport au Comité de salut Public, sont : Abeaud, Denier, Buffot, sapeurs-pompiers, 6e compagnie ; puis sont accourus presque en même temps, les citoyens Dubois, capitaine de la flottille, Jagot, marin, Boisseau, chef du personnel à la délégation de la marine, Février, commandant de la batterie flottante.

» Grâce à leur héroïsme, des fourgons chargés de cartouches dont les roues commençaient à s’enflammer ainsi que des tonneaux de poudre ont été retirés du foyer de l’incendie.

Nous ne parlons pas du sauvetage des blessés et des habitants ensevelis, prisonniers dans leurs maisons