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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/325

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à ce que Ferré lût ses conclusions. Cependant à travers les interruptions haineuses du tribunal et les vociférations de la salle, si bien choisie, il ne put le faire complètement.

Ce fut ainsi que commença et termina Ferré. « Après la conclusion du traité de paix, conséquence de la honteuse capitulation de Paris, la République était en danger. Les hommes qui avaient succédé à l’empire écroulé dans la boue et le sang se cramponnaient au pouvoir et quoique accablés par le mépris public, ils préparaient dans l’ombre un coup d’État, persistant à refuser à Paris l’élection de son conseil municipal. »

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» Les journaux honnêtes et sincères étaient supprimés ; les meilleurs patriotes étaient condamnés à mort… les royalistes se préparaient au partage des restes de la France ; enfin, dans la nuit du 18 mars, ils se crurent prêts et tentèrent le désarmement de la garde nationale et l’arrestation en masse des républicains.

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» Leur tentative échoua devant l’opposition entière de Paris et l’abandon de leurs soldats, ils s’enfuirent, et se réfugièrent à Versailles.

» Dans Paris livré à lui-même, les citoyens honnêtes et courageux essayaient de ramener l’ordre et la sécurité.

» Au bout de quelques jours la population étant appelée au scrutin, la Commune fut ainsi constituée.

» Le devoir du gouvernement de Versailles était de reconnaître la validité de ce vote et de s’aboucher avec la Commune pour ramener la concorde ; tout au contraire, et comme si la guerre étrangère n’avait pas fait assez de misères et de ruines, il y ajouta la guerre civile ; ne respirant que la haine et la vengeance, il attaqua Paris et lui fit subir un nouveau siège.

» Paris résista deux mois et il fut alors conquis. Pen-