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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/386

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Chambre des députés.

Commission no 10.

À monsieur le président de la commission d’enquête sur le régime disciplinaire de la nouvelle Calédonie.

Paris, 2 février 1881.

Monsieur le président,

Je vous remercie de l’honneur que vous me faites de m’appeler en témoignage sur les établissements pénitenciers de la Nouvelle Calédonie.

Mais tout en approuvant la lumière que nos amis jettent sur les tourmenteurs lointains, je n’irai pas en ce moment, tandis que M. de Gallifet que j’ai vu faire fusiller des prisonniers, est le chef de l’état, y déposer contre les bandits Aleyron et Ribourt.

S’ils privaient de pain les déportés, s’ils les faisaient provoquer à l’appel par des surveillants le revolver au poing, si on tirait sur un déporté rentrant le soir dans sa concession, ces gens-là n’étaient pas envoyés là-bas pour nous mettre sur des lits de roses.

Quand Barthélémy Saint-Hilaire est ministre, Maxime du Camp de l’Académie ;

Quand il se passe des faits comme l’expulsion de Cipriani, celle du jeune Morphy et tant d’autres infamies ; quand M. de Gallifet peut de nouveau étendre son épée sur Paris et que la même voix qui réclamait toutes les sévérités de la loi contre les bandits de la Villette s’élèvera pour absoudre et glorifier Aleyron et Ribourt, j’attends l’heure de la grande justice. Recevez, monsieur le président, l’assurance de mon respect.

Louise Michel.

Lorsque vers 77, l’extrême gauche demanda au ministre Baïaut, je crois, pourquoi tant d’hommes honorables étaient exclus de l’amnistie, il répondit que