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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/411

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APPENDICE


I. — Récit de Béatrix Excoffons

Béatrix Œuvrie, femme Excoffons, me confia, il y a quelques années, le récit de sa vie pendant la Commune et après sa condamnation. Les dimensions de ce volume ne me permettent de citer que les pages se rapportant à l’armée des femmes, drapeau rouge déployé, au fort d’Issy. Ce simple récit fait bien comprendre combien les Parisiennes marchaient courageusement pour la liberté.

« Le 1er avril 1871, dit Béatrix Excoffons, une voisine surprise de me voir, me demanda si j’avais lu le journal qui annonçait, place de la Concorde, une réunion de femmes. Elles voulaient aller à Versailles pour empêcher l’effusion du sang.

» J’informai ma mère de mon départ, j’embrassai mes enfants et en route.

» À la place de la Concorde, à une heure et demie, je me joignis au défilé. Il y avait sept à huit cents femmes ; les unes parlaient d’expliquer à Versailles ce que voulait Paris, les autres parlaient de choses d’il y a cent ans, quand les femmes de Paris étaient allées déjà à Versailles pour en ramener le boulanger, la boulangère et le petit mitron, comme on disait dans ce temps-là.

» Nous allons ainsi jusqu’à la porte de Versailles. Là, nous rencontrons des parlementaires francs-maçons qui revenaient.